Logo Villes & territoires cyclables
Recevez la e-lettre hebdomadaire
Le Fil des mobilités actives
Suivez-nous logo Twitterlogo Linkedin

2023, une année d’inflexion pour la mortalité des cyclistes et des piétons

jeudi 8 février 2024
Système sûr actu 2

L’ONISR (Observatoire national interministériel de la sécurité routière) a dévoilé, Jeudi 1er février, le bilan annuel provisoire de l’accidentalité routière en 2023. Celui-ci fait état de 3 170 personnes tuées sur les routes en France métropolitaine lors de l’année écoulée.  

Cette année est marquée par une baisse de 3 % par rapport à l’année 2022 ; il s’agit de la première fois que ce nombre passe sous la barre des 3 200 morts (hormis les années 2020 et 2021 marquées par le Covid). 

Capture d'écran 2024 02 08 110007

Concernant la mortalité piétonne, la dynamique est encourageante : 440 piéton.nes ont été tué.es, en baisse par rapport à l’année 2022 (488 morts) et une diminution de 9 % entre 2010 et 2023. Les piétons représentent toutefois 14 % des personnes tuées sur les routes métropolitaines. 

Pour la première fois depuis 2015, on constate une baisse de la mortalité à vélo : 226 tués en 2023 contre 245 en 2022. Les cyclistes représentent 7 % de la mortalité routière. 

Cette diminution du nombre de cyclistes tués est encourageante : ces dernières années s’étaient traduites par une hausse importante, liée au boom de la pratique enregistrée depuis notamment la crise sanitaire de 2020 (+ 21 % de cyclistes tués entre 2019 et 2023). Dès lors, cette baisse enregistrée en 2023, alors que la pratique continue de croître (+ 5 % de fréquentations sur les voies dotées de compteur entre 2022 et 2023 selon la Plateforme nationale des fréquentations de Vélo & Territoires), tend à accréditer le principe de “sécurité par le nombre”. La hausse du nombre de cyclistes dans l’espace public les rend plus visibles et prévisibles par les autres usagers de l’espace public. LPar ailleurs, l’action des collectivités en faveur de la sécurisation dee la pratique cyclable est également en plein développement avec notamment unela multiplication d’aménagements sécurisés. L’abaissement des vitesses et le passage à 30km/h de nombreuses collectivités s’inscrit dans cette dynamique. C’est notamment un engagement fort présent dans le Manifeste qui appuie la campagne “Ville apaisée, quartiers à vivre” portée par le Club et Rue de l’Avenir

Les routes hors agglomération enregistrent 59 % des décès et 48 % des blessés graves en 2023. Si le détail n’est pas encore connu pour l’accidentalité spécifique des cyclistes et piétons sur ces routes, le Club rappelle l’importance de mettre en œuvre les conditions indispensables à une sécurisation de la pratique de la marche et du vélo dans tous les territoires : sécurisation des traversées piétonnes, hiérarchisation du trafic, présence de trottoirs larges et dégagés, aménagements cyclables, etc. 

 

À noter également les données d’accidentalité : 232 000 personnes ont été blessées en 2023 sur les routes de France métropolitaine tous modes de déplacement confondus, dont 16 000 gravement. Les piétons représentent 13 % des blessés graves (et autant de blessés avec séquelles) tandis que les cyclistes représentent 16 % des blessés graves et 21 % des blessés avec séquelles. 

Les résultats définitifs de l’accidentalité et mortalité routière seront publiés à la fin du mois de Mai 2024.

Capture d'écran 2024 02 08 110057

La semaine passée a également été marquée par l’adoption par l’Assemblée nationale, en première lecture, d’une proposition de loi transpartisane pour créer une nouvelle infraction “d’homicide routier” et de “blessures routières”. La nouvelle qualification retenue vise à préciser celle d’homicide involontaire, notamment quand le conducteur a consommé de l’alcool ou des stupéfiants. La qualification d’homicide “involontaire” semblait particulièrement inadaptée aux familles de victimes, heurtées par cette sémantique. Toutefois, la proposition de loi ne modifie pas les principales peines encourues. Le texte doit désormais être examiné par le Sénat.