La pollution de l’air fait aussi sa rentrée
jeudi 7 septembre 2023La pollution aux particules fines serait plus nocive pour la santé humaine que l’alcool ou le tabac rapporte une nouvelle étude de l’Institut de politique énergétique de l’université de Chicago.
Publié le 29 août, cet Indice de qualité de l'air et de vie (Air Quality Life Index) a fait grand bruit. Médiatisée par l’AFP (Agence France Presse), l’étude alarme sur la pollution aux particules fines qui représente « la plus grande menace externe pour la santé publique ». Les véhicules motorisés figurent au premier plan des émetteurs de particules, aux côtés de l'industrie et des incendies. Réduire le nombre de véhicules thermiques et leur vitesse, amplifier l’offre et la qualité des alternatives en modes actifs, transports en commun et véhicules partagés constituent autant de solutions à un problème de santé publique connu mais dont le niveau de dangerosité étourdit.
La pollution atmosphérique plus dévastatrice que le tabac et l’alcool
Selon l'Institut de politique énergétique de l'université de Chicago les risques sanitaires de la pollution aux particules fines seraient supérieurs à ceux liés à la consommation de tabac et d’alcool. Les méfaits de ces particules en suspension dans l'air, dont la faible taille autorise la pénétration dans les voies respiratoires sont connus depuis longtemps : développement de maladies cardiovasculaires, respiratoires, neurologiques mais aussi de cancers… Le respect permanent du seuil d'exposition à ces polluants, fixé par l’Organisation mondiale de la santé, permettrait une augmentation de l'espérance de vie mondiale de 2,3 ans et réduirait considérablement les dépenses de santé publique.
Les politiques de santé publique au cœur
Placer la promotion des modes actifs au cœur des politiques de santé publique constitue une des dix mesures portées par le Livre blanc de l’Alliance pour le vélo* qui pointe du doigt le transport routier, «principal secteur responsable de la pollution atmosphérique en émettant près de 63% du total des oxydes d’azote».
Les communautés scientifiques et médicales adoubent, à l’image de Jean-François Toussaint, directeur de l’Institut de recherche médicale et d’épidémiologie du sport qui soutenait récemment dans l'Odyssée du vélo et de la marche (magazine Ville et Vélo) : « Très peu de rapports bénéfices/risques en médecine sont aussi favorables que celui du vélo, qui rapporte dix fois plus de bénéfices qu’il ne fait courir de risques en termes de pollution et d’insécurité routière.»