Les français.es dessinent leurs mobilités du futur
jeudi 7 mars 2024La Fabrique de la Cité, le think-tank mécéné par Vinci, spécialiste des questions relatives aux transitions urbaines, vient de publier un baromètre sur les aspirations des Français.es en matière de mobilités à horizon 2050. Réalisé en partenariat avec l'ObSoCo (Observatoire Société et Consommation), ce baromètre expose des scénarios prospectifs évalués selon les attentes, les préoccupations et l’imaginaire des citoyenn.es français.es.
Le baromètre s’appuie sur l'analyse approfondie de trente études existantes sur la mobilité future et sur une étude quantitative menée auprès de 4 000 Français.es, habitants en périphérie de villes moyennes.
L'exploration des aspirations a mis en lumière le potentiel d'adhésion à trois grands scénarios : la mutualisation, la sobriété, et l'innovation via la science et la technologie.
Quel scénario est plus désirable et le plus probables aux yeux des français.es ?
38 % des français.es interrogé.es trouvent désirable le scénario de sobriété. Un futur où le vélo se développe fortement, les villes se piétonisent largement, les voyages sont plus locaux et lents, les jets privés sont interdits … En revanche, ils ne sont que 32 % à estimer que cette perspective est la plus probable. Il s’agit du scénario le plus équilibré entre le taux de probabilité et désirabilité.
Le scénario qui semble le plus probable selon l’échantillon enquêté est le « techno » : 46 % estiment qu’il est le plus probable alors qu’ils ne sont que 12 % à le trouver désirable. Selon le baromètre, une très large majorité (plus de 85 %) ne souhaitent pas un paysage plus technologique, où circulent davantage de véhicules individuels électriques sur des voieries à induction entre autres (selon les projections du scénario en question).
C’est le scénario « mutualisation » qui obtient le plus d’avis favorable : 50 % le trouvent désirable. Ce scénario dresse le portrait d’un avenir où se sont massivement développés les transports en commun, les voies ferrées ont été réhabilitées. Ce scénario est probable pour 22 % des interrogé.es.
Les modes actifs superstars du futur
26 % des interrogé.es aimeraient utiliser davantage un vélo personnel (mécanique ou électrique) pour leurs déplacements du quotidien : Ils sont 13 % à citer le vélo personnel en premier comme mode de transport idéal et 13 % à le citer en deuxième position.
La marche à pied est aussi plébiscitée comme un mode d’avenir : 27 % aimeraient marcher (au moins 15 minutes d’affilée sur un trajet) pour réaliser leurs déplacements.
La fin de la voiture individuelle ?
Le baromètre révèle aussi un attachement important à l’automobile, avec un 21 % des sondés qui citent en premier la voiture individuelle comme mode de transport qu’ils souhaiteraient utiliser davantage pour leurs déplacements quotidiens. Dans le même temps, le terme « pollution » est le premier mot venant spontanément pour qualifier la voiture, juste devant la « liberté ». 51 % aimeraient être propriétaire de du véhicule qu’ils utilisent en 2050.
Cette démarche approfondie offre une perspective précieuse pour orienter les futures politiques et initiatives dans le domaine de la mobilité, conformément aux attentes et préoccupations des citoyens français.
Un regard sur la mobilité conditionné par les conditions socio-économiques
Des informations sont essentielles pour lire ce travail prospectif : les différenciations de perception selon le revenu, le lieu d’habitation et la situation professionnel des répondant.es.
Par exemple, pour celles et ceux gagnant moins de 1000€ par mois, seulement 42 % se disent satisfaits de leur situation à l’égard de leur mobilité quotidienne contre 62 % pour celles et ceux ayant plus de 2500 € de revenu mensuel. Les habitants des grandes villes et des centres urbains se disent aussi plus satisfaits que les habitant.es des communes périurbaines ou isolées.