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Retour aux sources pour la filière économique du vélo

jeudi 6 avril 2023
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Plus de cent participants et vingt-six intervenants ont répondu présents à l’appel de la journée-débat sur le renouveau du cycle, organisée au cœur de l’exposition-événement basée à la Cité du design de Saint-Étienne : Bicyclette(s), faire des vélos.
« Quand on parle du futur, on parle de design. Le design doit construire le vélo de demain (…), il doit aussi se porter sur les pistes cyclables », déclarait Patrick Guinard président de l’Apic en ouverture des débats. La visite-guidée de l’exposition qui porte un regard sur le renouveau de l’usage et de la fabrication des vélos a donné le ton de la journée. Les acteurs du secteur mesurent l’enjeu actuel pour la filière économique du vélo qui vise à la signature d’un contrat de filière d’ici à l’automne prochain. « Une des exigences de la filière vélo est aussi de fixer un taux de réparabilité : nous devons concevoir des vélos réparables mais également considérer l’impact carbone des productions », poursuit Patrick Guinard.
 

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Le design en tandem avec l’ingénierie
Le design consiste à « créer des objets qui donnent du pouvoir d’action », selon Loïc le Guen, designer de l’agence No design. Les aménagements cyclables entrent parfaitement dans cette définition.
Pour la conception des vélos, Emmanuel Antonot un des deux fondateurs des cycles Moustache a tenu à placer les pièces du puzzle dans l’ordre revenant sur la genèse de la marque : « on a dessiné un guidon en forme de moustache après avoir positionné les mains afin d’obtenir une posture idéale, ensuite on a dessiné le guidon et on s’est appelé Moustache ; pas l’inverse (…). Il faut qu’ingénieurs et designers bossent ensemble et ne pas les opposer ».
Une nécessité également avancée par Corinne Verdier, présidente de l’entreprise forézienne Altinnova qui conçoit, fabrique et installe des stationnements vélo : « lorsque nous avons débuté à trois personnes, nous comptions un designer parmi nous (…). Tous les produits que nous réalisons sont déployés sur l’espace public et doivent s’y intégrer ».
 
L’abaissement de la vitesse “design” les territoires
Catherine Pilon, secrétaire générale du Club a rappelé que si le Club a été “designé” par 10 villes en 1989, aujourd’hui les 240 adhérents représentant près de 2500 communes jouent le rôle d’ensemblier et « ont toute leur place dans la filière pour susciter et accompagner les pratiques du vélo (…). Dans les métropoles et les centres urbains, on note un fort mouvement pour l’abaissement de la vitesse autorisée avec une volonté de mieux partager et de redistribuer l’espace public. En territoires peu denses, la progression de la pratique cyclable passera par des aménagements cyclables. On attend le soutien de l’État avec la mise en œuvre annoncé du deuxième Plan vélo. 85% des aménagements prévus par les collectivités n’ont pas encore été réalisés ».
Une journée clôturée par l’économiste des transports Frédéric Héran qui a insisté sur l’aspect multiculturel du vélo : « il faudrait dire LES vélos » tant les cultures se multiplient autour de quatre usages, « utilitaire, loisir, ludique, sportif ». L’universitaire a également proposé une approche très pragmatique pour les usagers : « si vous n’appliquez que le code de la route, vous mourez à vélo. Il y des règles justifiées et d’autres à interpréter ».
 
En savoir davantage
>Le replay de la journée
>L’exposition Bicyclette(s), faire des vélos, ouverte jusqu’au 1 mai - Le communiqué de presse de l'événement : Faire des vélos avril 2023