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Changement de cap : Vers une remise en question de l’autoroute ?

jeudi 16 novembre 2023
VINCI chiffree partage de la route

« Pousse-toi de là que je m'y mette » : Quelques mots formant l’esprit des résultats issus de la 3e édition de l'étude sur le Partage de la route commandée par la Fondation Vinci Autoroutes et publiée le 8 novembre. Cette enquête annuelle, menée par Ipsos sur 12 400 Européens dans 11 pays, dont 2 400 Français, scrute les comportements des usagers face à la cohabitation entre différents modes de déplacement.

L'objectif est de comprendre comment les Européens, qu'ils soient automobilistes, conducteurs de deux-roues motorisés, cyclistes ou piétons, interagissent sur les routes. Ces résultats interpellent sur la nécessité de sensibiliser davantage les usagers au respect mutuel et aux règles pour favoriser une cohabitation harmonieuse sur les routes et l’espace public.

Sommaire de l’article : 

VINCI chiffree partage de la route

  • Mobilités actives : La France rattrape ses voisins européens ?
  • L’usage du vélo en France : une question de genre et territoriale ? 
  • Comment nos voisins européens pédalent et marchent ? 
  • L’insécurité des cyclistes et des piétons face aux comportements des automobilistes 
  • Une cohabitation de plus en plus tendue entre les modes ?

 

Mobilités actives : La France rattrape ses voisins européens ?

Les chiffres révèlent que 62 % des Français se déplacent régulièrement à pied, avec une augmentation de 3 points par rapport à 2022. Cependant, cela reste 4 points en dessous de la moyenne européenne de 66 %. Pour le vélo, 13 % des Français l'utilisent régulièrement, en hausse de 2 points depuis 2020 (+41 % entre 2018 et 2022). 

La progression en France est indéniable, mais un écart subsiste par rapport à nos voisins : 9 points de moins que la moyenne européenne de 22 %.

Le sentiment d'insécurité persistant explique en partie cette situation, avec seulement 60 % des cyclistes français se sentant en sécurité sur la route, contre 80 % en moyenne en Europe et 93 % aux Pays-Bas, pays où la pratique du vélo est la plus répandue.

 

L’usage du vélo en France : une question de genre et territoriale ? 

Les hommes pédalent plus que les femmes : 16 % contre 10 %. Cependant, cette disparité entre hommes et femmes diminue lors d'une utilisation occasionnelle du vélo : 40 % contre 38 %.

Dans les agglomérations de 200 000 habitants et plus, la pratique fréquente du vélo prend de l'ampleur (15 % contre 13 % pour la moyenne nationale). Les cyclistes réguliers sont particulièrement nombreux dans les régions Hauts-de-France (18 %), Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est et Provence-Alpes-Côte d’Azur (17 %).

 

Comment nos voisins européens pédalent et marchent ? 

En Europe, sans surprise, les Néerlandais se distinguent sur l’usage du vélo avec 58 % des personnes interrogées affirmant y recourir fréquemment. Ils devancent largement les Belges (28 %), les Polonais (27 %) et les Allemands (26 %), selon les données du baromètre. Les Français occupent la 8e position, à égalité avec les Grecs (13 %), juste devant les Britanniques (10 %) et les Espagnols (9 %). En ce qui concerne la marche, les Grecs se démarquent en tant que pratiquants les plus assidus (78 %), tandis que les Belges affichent le taux le plus bas, avec 50 %.

 

L’insécurité des cyclistes et des piétons face aux comportements des automobilistes 

Le baromètre sur le partage de la route pointe un sentiment d'insécurité généralisé. En France, 96 % des usagers se sentent en insécurité en raison du comportement des autres, contre 93 % en Europe. Parmi eux, 95 % des piétons craignent que les automobilistes ne les laissent passer sur un passage piéton, et la peur de l'agressivité des conducteurs motorisés est largement soulignée par 88 % des automobilistes, 88 % des motards et 83 % des cyclistes.

Un sentiment d’insécurité s’expliquant aussi par des comportements dangereux des automobilistes :  28 % se garent en double file, 13 % empruntent les voies de bus, et 39 % ouvrent leur portière sans vérifier la présence de cyclistes à proximité. Le non-respect du feu rouge est également préoccupant, avec 67 % des automobilistes français admettant passer au feu orange ou rouge.

 

Une cohabitation de plus en plus tendue entre les modes ?

« Quel que soit le mode de déplacement, la cohabitation avec les autres usagers est source d'anxiété et de tensions », souligne l'étude. Cette anxiété concerne 96 % des automobilistes (stabilité par rapport à 2020), 96 % des cyclistes réguliers (en hausse de 9 points par rapport à 2020) et 92 % des motards (en hausse de 11 points par rapport à 2020). 

Concernant la cohabitation piétons-cyclistes, l’étude révèle que les cyclistes français sont plus respectueux que leurs voisins européens : 60 % des cyclistes français (72 % en Europe) avouent emprunter régulièrement le trottoir, entraînant des frôlements et des situations dangereuses pour 82 % des piétons français (64 % des Européens)