La sécurité routière au chevet des usagers vulnérables
jeudi 8 décembre 2022
Le Conseil national de la sécurité routière (CNSR) a adopté neuf recommandations à l’adresse du Gouvernement, le 28 novembre dernier, pour lutter contre l’insécurité routière. L’instance consultative propose également une déclinaison française du Système Sûr.
Le Conseil national de la sécurité routière (CNSR) a clairement pris position sur la sécurité des infrastructures urbaines. La recommandation n° 7 de l’instance consultative créée depuis 2001 pour « éclairer l’action des pouvoirs publics », envisage, « en concertation avec les usagers, de promouvoir des chartes d’aménagement de la voirie à l’échelle des villes et agglomérations. Sur la base de ces chartes, les gestionnaires de voirie s’engageront pour garantir un degré de sécurité élevé (…). En échange de ces engagements, les collectivités pourraient bénéficier d’abondements des dotations financières de l’État »
Parmi ces neuf recommandations, soulignons celles pour une meilleure prise en compte de la vulnérabilité des usagers « liés à des défauts de conception et d’entretien des infrastructures » (recommandation n°4) mais aussi les actions d’informations requises pour la reconnaissance des blessés et les conséquences des accidents corporels (65 000 blessés graves/an) pour les victimes et leurs proches (recommandation n°2).
Le CNSR propose une déclinaison nationale du Système Sûr, adopté par de nombreux pays anglo-saxons et mis en œuvre en France par la métropole de Lyon Métropole. Le Système Sûr repose sur la vulnérabilité et la faillibilité de l’usager, et la nécessité de mettre en place une démarche systémique afin de limiter les accidents et leur gravité. Le rapport du comité des experts remis avec les neuf recommandations « considère que la politique française de sécurité routière couvre l’ensemble des piliers définis par l’approche Système Sûr ». La déclinaison nationale porterait le nom de Système Sûr Soutenable (S-cube).
Les cinq points du Système Sûr Soutenable (S-cube)
La déclinaison française du Système Sûr s’appuie sur cinq points :
> l’amélioration du partage de l'espace public ;
> la mise en place d’une démarche systématique d'évaluation ;
> l’accompagnement de l'évolution des mobilités, en particulier les mobilités douces au sein d'espaces anciennement dédiés exclusivement aux véhicules motorisés ;
> l’engagement des collectivités territoriales à s'emparer de la sécurité routière sous la bannière du S-cube ;
> la mise en résonance de la sécurité routière avec les impératifs du développement durable.