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Les villes apaisées se font entendre

jeudi 21 septembre 2023
Rennes entrée ztl Rennes
Ⓒ© Delphine Lethu - l'Oeil à la Page

À ce jour 27 collectivités territoriales et 32 associations ont (déjà) signé le manifeste Ville apaisée, quartiers à vivre porté par le Club des villes et territoires cyclables et marchables et Rue de l’Avenir avec leurs partenaires. Ce manifeste revendique la nécessité de l’apaisement des villes et des quartiers par la refonte d’un espace public plus convivial, végétalisé et par l’abaissement des vitesses. Une demande qui s’exprime dans une conjoncture toujours plus pressante.
 
« Nous avons connu un été très dur, très inconfortable ; les scientifiques nous rappellent que c’est le début d’une nouvelle ère qui va déboucher sur de nouveaux modes de vie (…). Le climat change, notre rapport à la mobilité évolue dans un sens de plus de contraintes », soutenait Anne Faure, présidente de Rue de l’Avenir lors du lancement public de la campagne Ville apaisée, quartiers à vivre, le 18 septembre dernier. Le manifeste flèche une vision de l’urbanisme et du bien vivre en ville poursuit Françoise Rossignol, présidente du Club des villes et territoires cyclables et marchables : « Le concept de ville apaisée résume bien ce que nous cherchons à faire : une ville agréable où les plus faibles se sentent bien, une ville qui fonctionne à la fois pour les enfants et les ainés… Aujourd’hui la place de la voiture et sa vitesse est un élément fort de la vie en ville ». Ce manifeste auquel se sont associées la Fédération nationale des usagers des transports (FNAUT), France nature environnement (FNE) et la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB) entend alerter l'opinion, les pouvoirs publics et les collectivités sur l’impérieuse nécessité de rendre villes et villages vivables et agréables.
 

Rennes ZTL3
© © Delphine Lethu - l'Oeil à la Page
La ville trente devient consensuelle
Après les expériences pionnières des années 2000, le concept de ville 30 couvrirait aujourd’hui environ 15% de la population française selon le site ville30.org. L’Enquête nationale sur les modes actifs publiée en mars dernier témoigne d’une dynamique de développement des villes à 30 et des zones de rencontre. D’une dérogation au 50 km/h, le 30 km/h devient la norme et le 50 km/h l’exception. Ce n’est certainement que le début de l’histoire. La ville de Rennes, une des premières signataires du manifeste, expérimente une zone à trafic limité (ZTL) dans son centre historique depuis le 13 février dernier afin de donner la priorité aux mobilités actives et d’éradiquer le trafic de transit.
Nécessité fait loi à la métropole de Montpellier également signataire de la campagne, selon Julie Frêche, vice-présidente en charge du transport et des mobilités actives : « On fait partie des territoires qui avaient été identifiés dans le cadre de la loi LOM comme les plus pollués. Le territoire est totalement asphyxié et ne peut plus accueillir de nouveaux véhicules. La métropole compte 8000 nouveaux habitants par an dont 4000 dans la ville-centre pour une croissance démographique de 1,8% par an et 6000 nouvelles immatriculations annuelles. Nous nous trouvons dans une situation d’embolie ».
 
Les dix mesures de la campagne sur lesquelles s’engager
Visuel campagne
1- Rendre la ville accessible à ses habitants les plus vulnérables, enfants, séniors et personnes à mobilité réduite.

2- Mettre la pratique de la marche et du vélo et l’usage des transports en commun au centre de l’organisation de l’espace public.
3- Encourager le développement des mobilités actives en portant une attention accrue à la qualité des aménagements réalisés au profit de tous les usagers de l’espace public.
4- Soutenir, avec plus d’ambition, la réduction du nombre de véhicules motorisés et de leur vitesse avec l’adoption :
• d’un cadre législatif et réglementaire pour les Zones à Trafic Limité,
• d’une vitesse de référence de 30km/h en ville, le 50km/h constituant l’exception, de façon à améliorer la sécurité, réduire les nuisances et la consommation d’énergie.
5- Renforcer la place du végétal pour améliorer le bien-être en ville et lutter contre le réchauffement climatique.
6- Connecter les quartiers par des axes structurants à l’échelle de l’agglomération, en donnant la priorité aux transports collectifs et aux réseaux vélo à haut niveau de service, en organisant les continuités piétonnes au-delà des centres-villes.
7- Préserver et développer les pôles de commerce et de services de proximité afin de lutter contre l’étalement urbain et développer la vie des quartiers.
8- Favoriser l’appropriation de l’enjeu de l’apaisement des villes par les habitants en associant les représentants des usagers et les associations de protection de l’environnement à des instances de concertation.
9- Améliorer la santé de toutes et tous en soutenant la pratique des modes actifs et en réduisant l’ensemble des pollutions existantes (atmosphérique, sonore, lumineuse).
10- Agir pour que les règles régissant les droits et les obligations de chacun dans l'espace public soient connues de tous et de toutes à l'aide d'un Code de la rue actualisé et de campagnes de communication.

> Signer les dix mesures du manifeste
> Retrouvez l'intégralité du Manifeste Ville apaisée, quartiers à vivre