J-117 avant l’Eumo Expo : Alain Jund répond à nos questions

A quelques mois de l’Eumo Expo, organisée exceptionnellement à Strasbourg du 1er au 3 octobre, Alain Jund répond à nos questions.

A quelques mois de l’Eumo Expo, organisée exceptionnellement à Strasbourg du 1er au 3 octobre, Alain Jund répond à nos questions.

Le vice-président de Strasbourg Eurométropole (67) en charge des mobilités, transports, déplacements et de la politique cyclable et membre du bureau du Club des villes et territoires cyclables et marchables nous livre l’enjeu pour la ville d’accueillir cet événement et comment cela s’inscrit dans la politiques modes actifs de la métropole.   

Que représente pour vous l’accueil de l’EUMO Expo à Strasbourg ?  

L’accueil de l'Eumo expo à Strasbourg est une belle occasion d’engager et renforcer une politique européenne du vélo au moment même où les nouvelles instances européennes s’installent. Le Parlement Européen à l’issue des élections du 9 juin, l’installation de la nouvelle Commission européenne. C’est en ce début octobre que les collectivités et les acteurs publics, associations et économique du vélo devront peser de tout leur poids afin que l’Europe engage une nouvelle étape en ce sens. 
 
Strasbourg a signé le manifeste des villes apaisées. Comment la marche et le vélo permettent l’apaisement de l'espace public à Strasbourg ? 

L’apaisement c’est d’abord la reconquête et le partage de l’espace public au bénéfice des cyclistes et des piétons. Tisser ou fabriquer la ville au regard des enjeux climatiques (végétalisation, îlots de chaleur urbains), mais également de la santé publique au regard de la qualité de l’air nous obligent à rendre nos espaces urbains apaisés, vivables et générateurs du vivre ensemble. Le triptyque « piétons, vélos et arbres » sont les garants de cet avenir commun. 
 
Des visites à pied et à vélo sont prévues, ainsi que des rencontres avec des acteurs locaux. Que souhaitez-vous valoriser ? Sur quels sujets souhaitez-vous échanger avec les nombreuses collectivités venant à l’EUMO ?   

Il y a les ambitions de notre Plan Velo où nous investissons plus de 100 millions d’euros sur le mandat dans un souci d’équité territoriale, la généralisation du programme « mise en selle » pour les adultes, les jeunes et les scolaires » dans les quartiers d’habitat soçial et les écoles sans oublier les dynamiques autour de « Au boulot à Vélo » qui devrait réunir cette année plus de 20.000 participant.es et près de 1000 entreprises. Mais je souhaite engagement échanger sur le nécessaire courage politique pour changer la donne : consacrer une ou deux voies au vélo (et aux piétons) alors qu’elles étaient précédemment occupées par la voiture nécessite du courage politique car les réticences sont toujours de mise pour concrétiser nos ambitions légitimes. 
 
Traverser la frontière à pied et à vélo est-il un enjeu fort pour la ville européenne de Strasbourg ?    

Il existe un itinéraire cyclable qui traverse le Rhin tout comme une ligne de tram, un parc conçu sur les 2 rives du Rhin. Il s'agit d’abord un enjeu symbolique et politique à savoir construire des ponts plutôt que des murs. 
Mais cette perspective transfrontalière vécue au quotidien permet également de donner du sens a l’idéal européen si souvent décrié. Aujourd’hui cette frontière s’est «  effacée » grâce à ces liaisons transfrontalières totalement banalisées. Sans oublier les relations professionnelles, politiques, culturelles, commerciales qui se développent aujourd’hui sur les 2 rives du Rhin, ce fleuve qui nous a tant séparé et qui aujourd’hui nous réunit.