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Marche et vélo au quotidien

Les chiffres de la sécurité routière en 2023-2024

Sécurité routière et modes actifs : le jeu en vaut la chandelle  

L’observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) a publié son dernier baromètre (septembre 2024) et le bilan complet de l’accidentalité routière en France en 2023 (les premiers résultats définitifs avaient été publiés en mai dernier). 
 
Selon le dernier baromètre de l’ONISR (septembre 2024), La mortalité piétonne a connu une baisse sensible ces dernières années mais elle présente désormais une hausse. Au cours des 12 derniers mois, 483 piétons ont perdu la vie, soit une augmentation de +12 % par rapport à la période précédente et stable par rapport à l’année 2019. Quant à la mortalité à vélo, elle est en hausse avec 240 décédés ces 12 derniers mois, soit une hausse de +10 % par rapport à la période précédente. On note une augmentation encore plus significative de +28 % par rapport à l’année 2019. Les Français semblent de plus en plus intéressés par les modes de déplacement individuels pour les courts trajets en ville, tout en pratiquant également le vélo pour les loisirs en milieu rural.  
 
Selon le bilan définitif de 2023 de l’accidentalité routière en France : 

En 2023, 3 398 personnes sont décédées sur les routes de métropole de d’outre-mer. C’est 4,3% de moins que l’année 2022, et 2,9% de moins qu’en 2019, année de référence avant le Covid-19.  

Onisr chiffres

 
La France dans la moyenne européenne  
Le classement global des taux de mortalité routière n’a pas changé de manière significative, avec les routes les plus sûres toujours situées en Suède (22 décès pour un million d’habitants) et au Danemark (27/million d’habitants). La Bulgarie (82/million d’habitants) et la Roumanie (81/million d’habitants) ont signalé les taux de mortalité les plus élevés en 2023. Avec 48 décès pour un million d’habitants, la France se positionne légèrement au-dessus de la moyenne de l’UE comptant 46 décès sur la route par million d’habitants.   


A l’échelle de l’Europe, la tendance du nombre de cyclistes tués sur les routes est préoccupante selon la Comission Européenne : plus de 2 000 cyclistes ont perdu la vie en 2022. C’est le seul groupe d’usagers de la route à ne pas avoir connu une baisse significative des décès au cours de la dernière décennie, principalement en raison du manque persistant d’infrastructures appropriées et des comportements dangereux de tous les usagers de la route, tels que l’excès de vitesse, l’inattention et la conduite sous l’influence de l’alcool et des drogues.   

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Les cyclistes et piétons : les usagers vulnérables sur la route  

 

En France métropolitaine, en 2023, les piétons et cyclistes représentent 21 % des décès (439 piétons et 221 cyclistes) et 25 % des blessés graves (2006 piétons et 2543 cyclistes). La marche et le vélo représentaient alors respectivement 23,7% et 2,7% de part modale (EMDP, 2019).   


En comparaison, les déplacements en véhicule de tourisme constituent 48% des décès et 30% des blessés graves, pour une part modale de 62,8% (EMDP, 2019).

Accidents en hausse, mais risque par cycliste en baisse 
Le nombre de cyclistes tués et gravement blessés en 2023 est inférieur à celui de 2022 (une baisse respective de -10% et -3%). En revanche, entre 2019 et 2023 on compte une hausse significative avec respectivement +18 % de cyclistes décédés et +10 % de blessés graves. 
 
Ces chiffres sont à mettre en perspective avec une grande augmentation de la pratique cycliste ; on note en agglomération une hausse de la pratique cycliste de +6% entre 2022 et 2023, et jusqu’à +37% d’augmentation de la pratique entre 2019 et 2023.  
Ainsi, bien qu’il y ait davantage d’accidents recensés entre 2019 et 2023 en raison de l’augmentation du nombre de cyclistes, le risque d’accident par cycliste diminue.  
 
Des disparités liées au type de territoire 
En 2023, 43% des cyclistes tués le sont en agglomération, et 56% hors agglomération. 
38%, soit un gros tiers de ces accidents, à lieu sans tiers impliqué. Les décès avec tiers sont sans surprise dans 9 sur 10 des cas dus à des collisions avec des véhicules motorisés.  

En agglomération en 2023, on compte 95 cyclistes tués soit une diminution de 13% par rapport à 2022. On compte 1500 blessés graves, soit -4% par rapport à 2022. 

Hors agglomération, et pour une pratique cycliste qui stagne entre 2022 et 2023, on compte 126 décès de cyclistes en 2023, soit une diminution de 7% par rapport à 2022. Le nombre de blessés grave est également en légère baisse, 1050 en 2023 (-2 % par rapport à 2022.). 
Malgré ces chiffres en baisse entre 2022 et 2023, la comparaison avec 2019 montre que l’accidentalité reste globalement en hausse en agglomération et hors agglomération, avec notamment une hausse significative hors agglomération : +31 % de décès cyclistes et +18 % de blessés graves par rapport à 2019. Cette augmentation de l’accidentalité invite à redoubler d’effort pour proposer des infrastructures et itinéraires adaptés qui permettent une pratique sécurisée et continue quel que soit le territoire. Par exemple, si en agglomération un tiers des accidents ont lieu dans une intersection, hors agglomération ce sont 8 accidents sur 10 qui ont lieu hors intersection. Il est alors nécessaire de prendre ces spécificités en compte et de mieux comprendre les conditions d’accidents.  
 
Les accidents piétons globalement en baisse, mais des disparités en fonction du milieu 

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En 2023, le nombre de piétons décédés a baissé de 10% par rapport à 2022 et de 9% par rapport à 2019. Le nombre de blessés graves reste stable entre 2022 et 2023, et l’on note une diminution de 13 % par rapport à 2019.  

C’est en agglomération qu’ont lieu la majorité des accidents menant au décès ou aux blessures graves pour les piétons : 70% des piétons décédés et 95% des piétons blessés en 2023 le sont en agglomération, avec une prédominance des personnes de plus de 65 ans (66%). Notons que 40% des accidents en agglomération menant au décès d’un piéton prennent place sur un passage piéton.  

Hors agglomération cependant, l'âge des personnes qui décèdent est autre, avec une majorité de personnes entre 18 et 64 ans (73%). 

 
L’âge et le genre, des facteurs qui influent sur la mortalité routière  
L’âge est un facteur important dans la mortalité à pied ou à vélo : 51% des piétons et 52% des cyclistes tués en 2023 ont plus de 65 ans.  

Les hommes sont extrêmement majoritaires dans la mortalité routière (78%) et parmi les blessés graves (75%), tous modes de déplacements confondus. Elle est partiellement due à une prise de risque accrue qui augmente les pro

babilités d’accident. Cette tendance, contrairement à l’accidentalité globale, ne diminue pas sensiblement au fil des ans.  

Les hommes sont extrêmement majoritaires dans la mortalité routière (78% des décès sont des hommes) et parmi les blessés graves (75%), tous modes de déplacements confondus.  

86 % des cyclistes tués sont des hommes. 
64 % des piétons tués sont des hommes.  

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Cela est partiellement due à une prise de risque accrue qui augmente les probabilités d’accident. Cette tendance, contrairement à l’accidentalité globale, ne diminue pas sensiblement au fil des ans. 79% des hommes décédés en 2023 étaient conducteurs (10% passagers, 11% piétons), contre 50% des femmes décédées étant conductrices (28% passagères et 22% piétonnes).  
On note également que 83% des présumés responsables d’accidents mortels sont des hommes, avec comme facteurs principaux la vitesse excessive ou inadaptée (31%), l’alcool (24%), l’inattention et les stupéfiants (12% chacun). 
 
Un dossier du Club sur le sujet  
Sur le sujet, retrouvez également le dossier du Club publié en juin 2024 « La sécurité des piétons et des cyclistes, un enjeu prioritaire pour les collectivités ». Ce dossier témoigne des efforts des collectivités impliquées en ce sens. Il dessine les contours des leviers qu’elles mobilisent et coordonnent : abaissement de la vitesse, sécurisation et création de nouveaux aménagements, sensibilisation auprès de la population et des usagers et contrôle et sanction des mésusages et comportements dangereux.  
   
 
 
Sources :