- Crise sanitaire, l'accélérateur des politiques cyclables
- Santé, qualité de l'air et activités physiques
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- Marche et vélo, une politique commune
- La rue et ses codes : Quelles collectivités disposent d’un code de la rue ?
- Talents de la marche 2023
- Première édition des Talents de la marche
- Ville apaisée, quartiers à vivre
- Le baromètre des villes et villages marchables
- Les événements sur la marche comme mode actif
- Les ressources documentaires sur la marche
- Entretien avec Sonia Lavadinho, anthropologue urbaine et géographe
Le besoin de partager le trottoir entre files d’attente et cheminement pendant la crise sanitaire a rappelé́ que le plus partagé des modes de déplacement restait peu considéré́. Le jeune collectif Place aux piétons s’est constitué en juin 2022 pour mieux défendre son bout de trottoir. Première étape : la mise en place d'un baromètre de la marche.
Mode de déplacement supérieur à 60 % dans la plupart des villes françaises, la marche reste la grande oubliée des politiques publiques déplore le tout nouveau collectif Place aux piétons, composé des associations 60 millions de piétons, Rue de l’avenir et de la Fédération française de la randonnée pédestre. « Nous parvenons à̀ nous faire entendre, mais avec moins d’efficacité́ que nos amis cyclistes, qui ont probablement une antériorité́ et une organisation plus importante que les nôtres », constate Christian Machu, un des initiateurs du collectif et administrateur de 60 millions de piétons.
L’enjeu ? « Remettre le piéton et la marche à pied sur le devant de la scène. Elle a été́ complètement oubliée par la loi d’orientation des mobilités, alors qu’il faut repenser l’espace public afin de le rendre plus accueillant pour les piétons et pour les cyclistes, par voie de conséquence », assène cet ancien ingénieur à la sécurité́ routière.
Pour se faire davantage entendre dans le débat public, la Fédération française de la randonnée pédestre et le collectif Place aux piétons ont lancé le premier Baromètre des villes et villages marchables. L’enquête mise en ligne jusqu’au 15 mars doit permettre de dresser un palmarès des villes françaises. Ce baromètre veut devenir, pour la marche, ce que Parlons vélo de la Fub est au vélo, en apportant des données sur les pratiques et le ressenti global, la sécurité et le confort des déplacements à pied, l’importance donnée à ce mode actif par les communes, les aménagements et services spécifiques pour les marcheurs et les marcheuses.
L’absence de communauté piétonne
Dans son guide sur les aménagements provisoires pour les piétons, le Cerema rappelle que la part modale de la marche représente 70 % pour les déplacements de moins de 1 km, moins de 25 % pour les déplacements de 1 à 2 km et moins de 10 % pour les déplacements compris entre 2 et 3 km, pour devenir marginale au-delà. Le rayon de pertinence du vélo le positionne de facto comme une alternative crédible à la voiture, celui de la marche le serait-il moins ? Selon l’anthropologue urbaine et géographe Sonia Lavadhino, « on a beaucoup travaillé sur la pratique de la marche jusqu’à 1 km, et on a beaucoup oblitéré les distances de 1 à 2 km, voire à 3 km. L’objectif serait aussi de pouvoir “élasticiser” ces pratiques pour amener à la demi-heure. La vraie ville marchable permet de marcher de 30 minutes à une heure et de faire du vélo tranquillement une demi-heure. »
Pour en savoir plus
Le baromètre des villes marchables
Le manifeste Place aux piétons : Manifeste Place aux piétons